À Grand-Village-Plage, on diminue l’éclairage pour faire briller les étoiles
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« Avec le recul, comment a-t-on pu éclairer toute la nuit des rues complètement vides de 18 heures à 7 heures du matin ? Ça n’a aucun sens. » Ce cri du cœur, c’est Jacky Barcat qui le lance, les mains bien à plat sur la table d’une salle anonyme de la mairie de Grand-Village-Plage. Conseiller municipal délégué, chargé du suivi de l’éclairage public, l’homme se tient à courte distance de la fenêtre qui ouvre sur le parking du centre-bourg, le carrefour de la vie commerçante. L’espace bitumé est habillé de candélabres plutôt discrets, loin de la profusion envahissante du mobilier urbain et du déluge de lumens que l’on retrouve dans nombre d’endroits comparables. Dans cette commune plantée à l’entrée de l’île d’Oléron, en Charente-Maritime, c’est un parti pris.
Depuis dix ans, l’équipe du maire (sans étiquette) Patrice Robillard planche sur l’éclairage public. Avec pour mantras l’efficacité, la sobriété et le refus du gaspillage. Ça marche. Dans le palmarès 2024-2025 de l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (Anpcen), qui labellise les actions contre la pollution lumineuse, Le Grand-Village-Plage décroche sa troisième étoile (sur cinq au maximum). Dans le département, la commune oléronaise côtoie une autre îlienne, Sainte-Marie-de-Ré. Seule Courcoury fait mieux avec quatre étoiles.
Jacky Barcat, le conseiller municipal délégué qui a géré le dossier de l’éclairage public dans l’équipe du maire, Patrice Robillard.
Jean-Denis Renard / SO
Des puissances réduites
L’histoire a débuté en 2015, quand la Communauté de communes de l’île d’Oléron et l’Ademe (l’agence de la transition écologique) ont proposé à la municipalité de prendre en charge une étude sur l’éclairage public. On était alors aux temps héroïques des lampadaires boules qui dispensaient leur lumière dans toutes les directions à grand renfort de watts. « On a plus de cinq cents points lumineux dans la commune. On en a changé entre 80 % et 90 % », évalue Jacky Barcat.
Avec le concours du Sdeer, le Syndicat départemental d’électrification et d’équipement rural de la Charente-Maritime, les nouvelles ampoules ont été dirigées de manière à éclairer le sol, ce qui semble une évidence mais qui n’en était pas une. Les puissances ont été réduites de 100 watts à 75 watts sur les quelque trois cents mâts hauts de cinq mètres et plus. Le tout pour 180 000 euros environ, étalés sur cinq ans, une dépense entièrement compensée par les économies d’énergie.
À l’époque, Le Grand-Village-Plage faisait figure de pionnière. C’était avant que l’envolée des prix de l’énergie n’incite les communes à éplucher leurs factures. Avant, aussi, que n’essaime le débat sur la permanence de l’éclairage nocturne. « On n’éteignait pas l’éclairage public sur l’île d’Oléron », se souvient l’élu. La mairie s’est emparée de la question en adressant un questionnaire aux habitants, hors période estivale. En jeu, le principe d’une extinction nocturne et ses plages horaires.
On éteint à 22 heures
Si certains craignaient des atteintes à la sécurité, d’autres ont au contraire poussé pour un changement qui profite à la vie sauvage comme aux finances communales sans altérer la qualité de vie. En parcourant les voies résidentielles de Grand-Village-Plage, allée des Genêts, allée des Chênes-Verts ou allée des Thénards, on imagine aisément qu’à la morte-saison, les allées et venues sont rares au cœur de la nuit. « À côté de chez moi, il y a une rue qui compte huit candélabres pour deux maisons habitées à l’année par des personnes âgées. Éclairer pour qui ? Pourquoi ? », interroge Jacky Barcat.
C’est ainsi que l’extinction de l’éclairage, hors saison estivale, est entrée en vigueur de 23 heures à 6 heures du matin dans les quartiers, avec une prolongation pour le centre-ville. Et des horaires plus tardifs en été. Pas de soulèvement populaire dans les rues, pas de manif devant la mairie : les résidents se sont coulés dans ces nouvelles habitudes. Et, selon les autorités, on n’a noté aucune pression particulière de la délinquance nocturne sur le territoire communal. À l’époque, cette petite révolution a permis à Grand-Village-Plage de décrocher sa deuxième étoile auprès de l’Anpcen.
Il y a trois ans, un tour de vis supplémentaire a ramené l’horaire à 22 heures. Avec une diminution supplémentaire de la puissance des ampoules LED, de 75 watts à 40 watts, ce qui a encore fait chuter la consommation électrique. Les chauves-souris en sont fort aisece qui n’est pas neutre sur un territoire où les moustiques ne sont pas les derniers à accourir aux beaux jours. « La commune s’étire entre forêt et marais. Préserver la qualité de la nuit participe de son authenticité », se satisfait Jacky Barcat.
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L’éclairage public en panne : un danger sous-estimé ?
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Les nuisances causées par un éclairage public défaillant
Les défaillances de l’éclairage public engendrent divers problèmes, notamment l’augmentation des risques pour les piétons et les conducteurs, surtout dans les zones à forte densité de circulation ou près des passages piétons. Elles nuisent également à la qualité de vie en réduisant la sécurité perçue et en dévalorisant les espaces publics. De plus, elles pèsent sur les finances publiques, car des réparations tardives coûtent généralement plus cher que des interventions anticipées. Enfin, ces défaillances entraînent une surconsommation d’énergie, certaines pannes étant liées à des équipements vieillissants ou mal entretenus.
L’avenir de l’éclairage public : plus intelligent et respectueux de l’environnement
Dans un contexte de gestion des pannes, il devient essentiel pour les villes d’adopter des systèmes d’éclairage intelligents et durables. L’éclairage LED, qui offre une faible consommation d’énergie et une durée de vie plus longue, est un choix stratégique. De plus, les capteurs intelligents qui ajustent la lumière en fonction de la fréquentation des lieux et les systèmes de gestion à distance qui surveillent en temps réel l’état du réseau d’éclairage public, permettent une gestion optimale. Cette évolution permet de renforcer la sécurité, maîtriser les coûts et limiter l’impact environnemental. AppliJeSignale soutient les villes dans cette démarche vers un éclairage plus responsable. L’éclairage public a bien changé depuis l’époque des lanternes à gaz. Aujourd’hui, l’électricité est la source d’énergie de prédilection. Tandis que des villes comme Paris éclairent leurs rues sans interruption la nuit, d’autres communes adoptent des systèmes de minuterie et des lampes à éclairage décroissant pour réduire les coûts. Le code du travail impose aussi des normes de sécurité pour les installations de lampadaires.
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Un éclairage de qualité, la clé d’une ville apaisée
L’éclairage public est fondamental pour la sécurité des citoyens, la mobilité nocturne et le bien-être des usagers. Il permet d’assurer des déplacements plus sûrs la nuit, de réduire les risques d’accidents et d’empêcher la délinquance. Pourtant, les pannes d’éclairage restent un problème récurrent qui affecte la vie quotidienne et la gestion des villes.
Un outil pensé pour améliorer les relations entre collectivités et citoyens
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